Atalante futur, en route vers le flex 20 décembre 2022
Situé dans la technopole de Rennes Atalante regroupant 3500 salariés d’Orange, le bâtiment du 4, rue du Clos Courtel à Cesson-Sevigné est voué à accueillir 280 salariés supplémentaires en 2023 pour un total de 1130 personnes. Avec, en sus, un changement organisationnel dû au passage en flex office.
Consultés sur le projet de micro-zoning, les élus du CSE se sont appuyés sur l’expertise du cabinet Technologia et les CSSCT dédiées pour évaluer ce qui attend les salariés, et se prononcer.
La consultation d’octobre, fin d’un long processus
En mars 2022 les élus ont rendu un 1er avis négatif motivé sur l’opportunité de lancement du projet Atalante Futur. Pour cette dernière phase de consultation sur le micro-zoning ils se sont fait accompagner par le cabinet Technologia et ont mandaté une CSSCT transverse chargés de les éclairer sur les enjeux de santé, sécurité et conditions de travail des nouveaux aménagements, et donc des conséquences du déploiement du projet des environnements dynamiques (« flex »). Un groupe de travail Environnement a aussi été créé en application de la loi Climat et résilience d’août 2021.
Objectifs de densification 2023
- Un taux de partage global cible de 0,74 (833/1130 = 0.74).
- Les taux de remplissage monteront à 85 % avec des pics de 95 à 100 %, voire plus.
Problématiques techniques rencontrées
Une surface utile au poste moyenne de 6,14 m2/personne < norme recommandée.
Largeurs de passage non-conformes à la réglementation, postes inconfortables car dérangés par les flux de passage, mixité de fonctions incompatibles, postes difficiles d’accès incommodant les postes voisins, vues arrières gênantes…
Le niveau d’ambiance sonore requis pour la concentration ne sera atteint que ponctuellement.
Il risque d’être toujours irritant et source de fatigue.
Accès aux réseaux métier, aux laboratoires et aux salles informatiques :
lors des travaux, les zones temporaires n’auront pas de réseau spécifique métier et des positions métiers déménageront plusieurs fois dans des salles de réunion, empêchant l’activité.
Parkings :
Des situations tendues sont à attendre lors des pics de présence.
Restauration :
Le site était initialement prévu sans restaurant.
La transformation d’un espace tertiaire en espace de restauration a engendré un coût porté par le CSEE TGI.
Atalante Futur pourrait induire une situation de sur-capacitaire d’autant que le taux de rotation très élevé sur la tranche horaire de 12-13 heures complique l’accueil des convives.
Avis rendu : Négatif
Les élus ont motivé leur avis négatif par la dégradation inévitable des conditions de travail due à :
- La densification excessive des positions de travail.
- La généralisation du principe de « bureau partagé » imposée par défaut à l’ensemble du personnel du site sans tenir compte de la présence effective de chacun, en particulier des salariés n’ayant pas d’avenant de télétravail, et des handicaps parfois invisibles, incompatibles avec un changement quotidien de position de travail.
Ceci alors que les articles L4121-1 et suivants du code du travail imposent des obligations de résultats en matière de santé physique et mentale
Pour répondre aux problématiques techniques et organisationnelles, les élus ont demandé des réponses à leurs recommandations telles que :
- L’attribution d’un bureau fixe à partir d’un certain seuil de présence,
- Des dispositifs de lutte contre toute propagation bactérienne et virale,
- Une évaluation du temps d’installation par personne,
- L’organisation autour du clean-desk,
- La prise en charge par l’assurance de tout accident de trajet dans l’hypothèse où un salarié devrait retourner en télétravail faute d’avoir trouvé une position de travail adaptée sur site,
- La mise en place de cloisons pour les postes de travail situés dans les zones de passage,
- Le recueil d’un ressenti sur l’organisation dynamique à 6 et 12 mois,
- Les modalités de gestion des périodes de pointe,
- La prise en compte des besoins spécifiques des équipes,
- La révision du plan de micro-zoning avec des largeurs de passage réglementaires, etc….
Les problématiques du flex office associées à des déménagements sont génériques et ont déjà été abordées dans nos tracts des mois d’août (Saint-Quentin en Yvelines) et octobre (Orange Gardens). Nous vous invitons à les (re)lire pour ne pas nous répéter. Les mêmes analyses s’appliquent.
La CFDT est revenue sur les risques de désengagement et de démotivation déjà pointés en juin. Sans révision du dossier, la désimplication, ou « démission silencieuse », se soldera par des comportements néfastes tant à la viabilité de l’entreprise qu’aux modes de collaborations. Ce ne sont toutefois que des mécanismes de défense pour atténuer le sentiment de déception et de colère.
Mais personne ne sort gagnant d’une telle situation.
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