La coupe est pleine 8 juin 2023
Déclaration préalable au CSE du 1er juin 2023
Depuis plusieurs mois, la CFDT dénonce le climat tendu qui s’installe au sein de l’entreprise. Et plus particulièrement dans notre division où l’emploi devient exportable ? délocalisable ? Les salariés sont démotivés, désabusés, écœurés par le manque de considération et de reconnaissance de leur travail. D’autant plus qu’ils compensent au mieux les départs en TPS.
À Innovation le sort fait aux salariés de SCE préoccupe aussi. En effet, nos collègues de SCE continuent d’être visés par un plan qui prévoit la suppression de 670 emplois. La CFDT n’a pas signé l’accord de rupture conventionnelle collective car le salarié n’est plus au cœur de la stratégie d’Orange : il apparait qu’il n’est pas envisagé de reclasser les 670 collègues ailleurs dans le Groupe. Le projet de la Direction consiste dans des dispositifs d’accompagnement faibles voire inexistants, une commission d’examen des dossiers non paritaire, aucun contrôle sur le volontariat réel des candidats, un risque trop grand de voir des salariés poussés vers la sortie sans projet structuré ni accompagnement, aucun dispositif et/ou considération pour les salariés qui resteraient alors que 25% des effectifs seraient partis. Derrière ces suppressions de postes se cache la réalité brutale pour les salariés français du Groupe : le offshoring de leurs emplois vers des filiales étrangères. Selon la CFDT, les propositions faites ne sont pas à la hauteur d’un Groupe comme Orange, coté au CAC 40, avec l’État français comme actionnaire prépondérant.
Aujourd’hui à Innovation, la coupe est pleine. Les salaires n’ont évolué qu’a minima et bien moins que l’inflation. La CFDT, signataire du dernier accord NAO (Négociation Annuelle Obligatoire), conteste la mise en œuvre de cet accord au sein de notre division. En effet, l’accord prévoit une augmentation pour tous, ainsi que des augmentations individuelles destinées à tous sans politique de quotas.
Comment l’entreprise justifie-t-elle son choix de priver d’une part individuelle une part importante des salariés de la division ?
Comment l’entreprise soutient-elle les managers de la division face à la frustration et à l’incompréhension de nombreux collègues ?
Comment l’entreprise espère-t-elle fidéliser et mobiliser les salariés ?
La CFDT Innovation estime qu’il y a une forme de trahison de l’entreprise vis-à-vis de l’accord au sein de la division. Les salariés sont-ils la richesse de l’entreprise ou les dividendes des actionnaires sont-ils privilégiés ? Chouchouter les actionnaires, et notamment le premier d’entre eux qu’est l’État Français, pourquoi pas dès lors que les salariés sont tout autant chouchoutés. La CFDT ne voit pas l’actionnariat comme un problème dès lors que le partage de la valeur créée est équitablement réparti entre salariés et actionnaires. Or, selon nous, le compte n’y est pas, évidemment au détriment des salariés.
POUR RAPPEL :
Les salaires et les avantages liés à l’emploi ne sont que le juste retour de la contribution apportée à l’entreprise.
L’intérêt métier stimule l’implication.
La reconnaissance renforce la motivation.
L’autonomie favorise la créativité et l’initiative.
Enfin, le sens donné oriente la fidélité des salariés
Y a-t-il encore stabilité et sécurité au sein de notre entreprise quand nous assistons à la casse sociale au sein de la division SCE ?
L’intérêt métier, sapé par les réorganisations à répétition, par la mise en place du Flex office, s’effrite au fil des années.
La reconnaissance, quand nous constatons comment l’accord NAO est appliqué, est absente pour beaucoup de nos collègues.
Le sens donné au sein de notre division fait cruellement défaut depuis des années.
Reste l’autonomie, mais qui finalement pousse beaucoup de salariés à se désengager.
La sérénité, les salariés ne la ressentent plus. Lors d’une récente visite sur un site Innovation, des collègues ont comparé Orange à l’hôpital public et plus précisément à la situation dramatique vécue par le personnel soignant et qui n’a cessé de se dégrader depuis 20 ans malgré les remontées terrain. La remarque qui nous a été faite est la suivante : l’hôpital public a été financièrement pressurisé, puis pressurisé et encore pressurisé jusqu’à la situation explosive connue lors de l’épidémie de Covid-19, situation explosive qui perdure encore aujourd’hui. Le fonctionnement de l’hôpital s’en est retrouvé altéré et certains services ont dû fermer partiellement, voir totalement dans certains cas. Les collègues nous ont alors fait remarquer : mais Orange, c’est comme l’hôpital public. À force de contraindre les budgets, l’entraide ne suffit plus. Les fonctionnements les plus basiques de notre entreprise s’en trouvent dégradés. Il devient de plus en plus compliqué de réaliser nos missions. Jusqu’à quel point ?
La CFDT demande à la Direction d’Orange de remettre les salariés au centre, d’améliorer la considération des salariés, de s’appuyer sur l’ensemble de ses salariés afin de relever les défis à venir. Depuis toujours, les salariés de France Telecom, puis d’Orange, ont su se mobiliser autour de projets fédérateurs qui garantissaient un avenir à chacun d’entre nous. Autour du numérique, il y a plein d’inventions à faire, plein de sujets à creuser. La recherche et l’innovation peuvent et doivent retrouver une dynamique qui garantit un avenir à l’ensemble des salariés du Groupe.
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