Après deux accidents électriques mortels de sous-traitants en 2022 (à Sainte-Tulle dans les Alpes-de-Haute-Provence et à Talizat dans le Cantal), le risque lié à l’intervention sur nos poteaux en proximité de pylônes Enedis a été pris en charge. Entre autres mesures, et en lien avec l’Inspection du Travail, ces poteaux « IN8 » ont été équipés d’étiquettes rouges (Intervention interdite). Etrangement, ce marquage n’a été réalisé que sur la zone sud (UCIPRM). Aujourd’hui, la Direction souhaite retirer ce marquage sur les 6000 poteaux situés sous pylônes ‟basse” tension. En jeu, non pas une injonction de l’Arcep comme on voudrait nous le faire croire, mais une volonté de ne pas ralentir le déploiement de la fibre.

En effet, pour intervenir sur ces poteaux, il faudrait demander à l’opérateur électrique la mise en sécurité de ses pylônes (coupure ou isolation), ce qu’Enedis n’est pas en mesure de faire dans des délais raisonnables.

La Direction a donc trouvé la solution : enlever les étiquettes signalant le danger ! Elle nous annonce avoir formé et équipé tous nos techniciens afin qu’ils puissent intervenir en toute sécurité.

Admettons. Mais le problème, c’est que ce sont des sous-traitants qui assurent l’immense majorité des interventions, et qu’Orange est incapable de nous assurer que ces derniers respectent nos directives de sécurité. De nombreuses observations terrain nous prouvent même le contraire.

Nous ne sous-traitons pas que le travail, nous sous-traitons aussi le risque, en détournant le regard.

Nous interpelons l’entreprise sur sa Responsabilité Sociale et Environnementale, et avons demandé une expertise indépendante pour risque grave. Responsables, attentionnés, audacieux… chiche !

Automated Quality Management, traduit chez Orange par « Accompagnement Personnalisé du Conseiller ». Drôle de mot : « personnalisé », quand c’est une machine qui enregistre et une IA qui analyse votre discours client.

Ce n’est plus une personne qui vous écoute (manager, soutien, coach…), mais un programme nommé Speech Analytics.

Ce n’est pas le projet que la CFDT met en cause (au passage, cette technologie est au catalogue d’Orange Business), mais la façon dont la Direction des Services Clients et les USC et A2P volontaires (GSE et GNE) ont tenté de le faire démarrer sans présentation aux instances CSE et CSSCT. Ceci est pourtant OBLIGATOIRE pour tout projet introduisant de nouvelles technologies ou modifiant les conditions de travail, et la CFDT veut obtenir toutes les précisions et garde-fous avant son lancement.

Il existe par ailleurs un accord sur les expérimentations, stipulant que ces dernières doivent être négociées avec les organisations syndicales représentatives.

Si nous reconnaissons les avantages que peuvent apporter ces nouvelles technologies couplées à l’IA, nous en connaissons aussi les dangers, et la CFDT se bat pour préserver la santé des salariés impactés et leurs conditions de travail. Aujourd’hui, l’USCGSE a mis le pilote sur pause en attendant les échanges entre la Direction et vos élus, lors du CSE extraordinaire du 13 mars.