Principes d’attribution des augmentations, détérioration du climat social : les élus sonnent l’alarme

Innovation

Principes d’attribution des augmentations, détérioration du climat social : les élus sonnent l’alarme

L’ensemble des élus du CSEE Innovation, toutes obédiences syndicales confondues, vous ont récemment fait part de leurs préoccupations renouvelées à la lecture des rapports des médecins, notamment sur l’état moral des effectifs.

Sans espoir d’amélioration en l’absence d’engagements forts de la Direction sur la prise de dispositions rapides et concrètes, les conditions délétères qui perdurent aujourd’hui alimentent l’inquiétude des personnels tout comme la préoccupation de celles et ceux qui les représentent devant vous en séance.

Un état moral que dégradent encore davantage d’étranges obstinations relatives aux principes d’attribution des augmentations, lorsqu’elles amènent nombre de nos collègues à en être totalement privés, dans un contexte économique pourtant inflationniste. Car s’il n’a jamais été donné aux managers l’exacte consigne qui imposerait de sanctionner des collègues en les privant d’augmentation, cela n’en demeure pas moins induit par une rhétorique pernicieuse qui consiste à imposer des restrictions d’enveloppe tout en interdisant les augmentations dites « non significatives » ; comment distribuer cinq pommes à dix personnes lorsqu’il nous est interdit de couper les pommes ?

Les élus s’interrogent ; comment une Direction prétendument préoccupée par la construction du collectif, si l’on en croit les vertus attribuées à l’entassement systématique qui nous tient lieu de gestion immobilière, peut-elle dicter une injonction qui prend violemment les managers en porte-à-faux ? Ne voit-elle pas qu’elle leur impose de recourir à des critères arbitraires, puisqu’il faut sanctionner même dans le meilleur des cas, c’est-à-dire quand l’ensemble d’une équipe remplit ses objectifs ?

Les élus s’inquiètent ; cet impératif entraine déjà un pourrissement relationnel du collectif. Désormais certains managers s’appliquent à éviter les salariés qu’ils n’identifient pourtant comme « mauvais » que par le truchement des contraintes imposées par la direction. À tel point qu’ils s’abstiennent de confier la notification d’augmentation obligatoire pourtant due aux collègues concernés par ces mesures vexatoires, qui ne le découvrent alors qu’en recevant leur bulletin de salaire, seuls face à la violence d’une décision que personne ne leur aura justifiée.

Les élus sonnent l’alarme ; ces collègues que l’on prive d’augmentation aujourd’hui, que l’on pousse dans l’incompréhension, la détresse, la colère, le ressentiment, que l’on isole par les privations qui leur sont imposées et que l’on sépare du collectif par les tensions relationnelles qui en résultent, les prépare-t-on déjà à être identifiés plus tard – par leurs équipes ou par eux-mêmes –  comme étant ceux qui sont de trop, ceux qui ne sont pas assez bien, ceux qui ne sont pas légitimes, ceux qui doivent partir, par la porte ou par la fenêtre ?

Ce parallèle avec les tristes heures de la période Lombard n’est pas fortuit, car les similitudes sont réellement préoccupantes à l’aune de cette volonté de réduire les effectifs affichée par la Direction ; pendant que la dégradation de la situation morale de nos équipes demeure sans réponse, le tri de ceux qui valent moins a déjà commencé.

Alors les élus exigent ; face à cette situation alarmante, il est impératif que la Direction prenne des mesures immédiates et tangibles pour redresser le moral des troupes et restaurer la confiance au sein du collectif.

Nous demandons que des actions concrètes soient mises en place pour soutenir les managers de premier niveau, composant constamment avec les directives hiérarchiques et les besoins de leurs équipes.

Il est crucial de revoir les principes d’attribution des augmentations pour qu’ils soient justes et transparents, afin que chaque membre du personnel se sente valorisé et respecté.

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